Ce reportage photo se veut être le reflet de la réalité, sans mise en scène, juste des moments de vie intimistes et sincères.
Vivant dans la taïga mongole, les Tsaatans sont un peuple éleveur de rennes et habitant dans des tipis. L'hiver dans cet environnement sauvage peut être redoutable, atteignant des températures allant parfois jusqu'à moins 40 degrés. Ce n'est pas un souci pour ces femmes et ces hommes qui sont parfaitement adaptés à ce milieu extrême.
Peuple animiste, ils se retrouvent chaque soir autour d'un feu pour se raconter leur journée, des contes, des rituels chamaniques ou pour le plaisir de chanter. Ils communiquent aussi entre différentes familles avec des radios CB alimentées par des panneaux solaires.
La matière première de leur mode de vie est le renne. La peau sert comme toile pour leurs tipis, le lait et la viande pour s'alimenter. La nuit, durant l'hiver, les rennes restent dans le campement, protéger par des chiens, afin d'alerter en cas d'attaque de loup ou d'autre animaux sauvages. Dans cet environnement hostile et ce climat très rude, les tsaatans ont ce regard dure des femmes et des hommes devant se battre pour leur survie quotidienne. Mais c'est avant tout un peuple d'une grande bonté et d'une générosité incroyable.
Quel avenir pour le peuple Tsaatan ?
Il y a plus de 13 ans, quand j'ai réalisé ce reportage photo, l'avenir pour les Tsaatans était plutôt sombre. Leur troupeau s'amenuise de plus en plus, des mines sauvages sur leur territoire polluent leur eau et le changement climatique qui risque à terme de complètement bouleverser leur mode de vie nomade. Depuis que l'Etat mongol a pris des mesures afin de les aider et de leur donner accès à l'éducation (ce qui est une bonne chose), des tours opérateurs de plus en plus nombreux proposent à des touristes de passer du temps avec eux. Malgré une ressource financière intéressante pour ce peuple au grand coeur, le risque est de voir le tourisme se généraliser et ce qu'on pourrait appeler l'effet "parc d'attraction". En somme, faire des danses ou rites chamaniques pour satisfaire des touristes en manque d'authenticité. Je ne sais pas ce que l'avenir leur réserve mais j'espère qu'ils sauront gérer ces nouveaux défis sans perdre leur mode de vie et croyances qui font la diversité de notre belle humanité.
Photos réalisées en 2008 Mise à jour de l'article : décembre 2021
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